La nef des damnés

Le troisième tome de la saga de Tancrède le Normand et de Hugues de Tarse

extrait

“Certains bateaux comme certains lieux sont à part. On ne peut les regarder sans ressentir un indicible malaise. Ce n’est pas le bois dont ils sont faits ni leur forme ni leur voilure, c’est quelque chose d’autre, de plus immatériel.
Le paro vert pâle était de ceux-là. Ancien navire d’escorte chargé de protéger les galères marchandes entre Méditerranée et Angleterre, rescapé d’un naufrage dans l’estuaire de la Gironde, il était devenu l’embarcation de pirates, des hommes sans pitié qui écumaient les côtes de l’Atlantique.
La première chose que leur chef, le Diable de la Seudre, avait décidée en s’en emparant, était de le teindre afin que nul ne le remarque. Coque, voile, cordages, il était d’un vert si délavé qu’il se confondait avec les eaux des marais, des rivières et des fleuves où il s’embusquait pour surprendre ses proies.
Quand on montait à son bord, le malaise se transformait en angoisse. On comprenait que le paro était maudit. Trop de cris d’agonie avaient retenti sur son pont que souillaient encore d’indélébiles traces brunâtres. L’équipage était damné et le navire, comme ses maîtres, faisaient route vers l’Enfer.”

Résumé

La Sicile et Syracuse sont au bout du voyage quand débute ce troisième volet de la Saga de Tancrède.
Mais en ce printemps 1156, la Méditerranée recèle bien des dangers. Tempêtes, pirates barbaresques, feu grégeois, les pires obstacles se dressent devant les deux navires normands partis des semaines plus tôt de Barfleur.
Après avoir franchi Gibraltar, faits escale dans la mystérieuse baie de Cales Coves à Minorque, ils jetteront l’ancre au large de Toulon, près du rivage de l’île de Cabo Ros (île du Levant). Des parages dangereux où les Sarrasins se croient encore les maîtres. Au nord-est de l’île, sur un éperon rocheux battu par les vagues, se dressent les contreforts d’une abbaye cistercienne. Singulière forteresse où vivent dans le plus grand isolement, une douzaine de moines et leur abbé.
Un abri et un lieu d’aiguade pour Tancrède d’Anaor, Hugues de Tarse, Eleonor de Fierville et leurs compagnons… s’il n’y avaient le mystère de ces tombes trop récentes, ce frère infirmier que les secrets du corps humain fascinent plus que la vie de ses patients, cette « voix » qui tue, ce cadavre à demi dévoré sur une grève…
Mais les pièges les plus redoutables ne sont pas les plus visibles. Un navire rôde alentour, menaçant, inquiétant, à l’image de celui qui le dirige et qui se fait appeler Le Diable de la Seudre. Un homme qui ne vit plus que pour voir périr dans d’atroces souffrances ses ennemis les Normands.

10/18
Grands Détectives
ISBN 2264044179
7,80 euros
Parution : 15 mars 2007

Réédition des trois premiers tomes
Éditions 10/18
ISBN : 978-2-264-06219-2
928 pages
14,90 euros
Parution : novembre 2013