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Née à Hong Kong d’un père architecte et d’une mère maître verrier, je deviens photographe à 19 ans, puis journaliste. Mes reportages et mes recherches personnelles m’entraînent vers de nombreux pays (Italie, Scandinavie, Japon, Spitzberg, États-Unis…), me font traverser les milieux les plus divers (casinos, zones portuaires, aérodromes, fêtes foraines…) et croiser des gens de tous horizons et de tous métiers (philosophes, archéologues, scientifiques, artisans, hackers, navigateurs polaires, cosmonautes, sculpteurs, peintres, architectes…). À cette époque, j’écris beaucoup de poésie et de courts récits, je remplis des cahiers de brouillon de mes idées de romans et d’essai.

En 1991, je participe à l’exposition de la Fondation Cartier sur le thème de la Vitesse, un de mes sujets de prédilection en photographie avec la nuit. Mes photos sont autant de voyages dans d’autres dimensions. Peu de portraits, plutôt des ambiances nocturnes, des zones interdites, des lieux abandonnés, ainsi qu’un travail sur l’eau et le feu.

Ces années-là, je vole beaucoup : avions, montgolfières, planeurs, tout est bon pour voir la Terre d’en haut. Je rêve de vol spatial, passe mon temps sur les pistes de décollage et fais mon plus beau vol sur un Fieseler-Storch, un avion de reconnaissance de la seconde guerre mondiale.

Si l’image me passionne, elle ne me suffit plus. Je décide d’arrêter la photo, je vends la Linhoff, le Nikon et l’Hasselblad, je ne garde plus que mon premier appareil, un vieux Leica M2 cabossé et me consacre à plein temps à l’écriture.

Mon goût pour le Moyen Âge me fait recenser les lieux forts du XIIe siècle français et italiens, lieux que j’aime à parcourir, dessiner, photographier et dont je relève, au fil de mes voyages, non seulement l’histoire mais aussi l’ambiance, le climat, les impressions qu’ils me laissent.
Encore des notes et des cahiers de brouillons noircis d’écriture, de schémas et de croquis.

Je publie mes premiers romans en 1997, et me lance dans la rédaction d’une série de romans historiques à énigmes mettant en scène le chevalier Galeran de Lesneven. Traduite en langue anglaise et en italien, cette série me permet de poursuivre dans cette voie avec la saga de Tancrède le Normand, mais aussi de me tourner vers la modernité avec le Japon contemporain et la science-fiction auxquels je consacre plusieurs ouvrages.

Je navigue un peu, observe la mer et le ciel. Je ressors mon vieux Leica pour partir au Spitzberg. Je touche à l’un de mes rêves d’enfant : les glaces. Difficile de revenir après ça.

J’écris de plus en plus. Je n’aurai jamais assez de temps.
Après bien des années d’errance, je me suis posée en face de Saint-Malo. De ma fenêtre, je vois la cime des arbres, le ciel… et j’entends le bruit des vagues.

Viviane Moore