PAR
LE FEU
Premier tome de LA
TRILOGIE CELTE
EXTRAIT
LES PREMIERES LIGNES…
“Au début était le rêve.
Il m’avait ouvert les yeux et sans doute, les fermerait-il.
Je le savais, je l’ai toujours su, la vie était rêve
plus que vie. Chaque nuit, il m’enlevait à moi-même,
me laissant à l’aube pas vraiment sûr d’être
à Tara et non point ailleurs, en un lieu connu de Lug et
de lui seul.
Au début du rêve était la lande.
Mauve, hérissée de blocs de pierre, cernée
de nuées noires que transperçait parfois un trait
de lumière. Peut-être cette lande n’existait-elle
que dans mon rêve ? Peut-être attendait-elle quelque
part que je la trouve.
Ensuite, venaient les chevaux.
J’entendais leur galop furieux, je sentais la terre trembler
sous mes pieds. Ils apparaissaient enfin tout proches et loin
à la fois, sauvages et fous, blancs comme plumage de cygne,
luisants de sueur. Les rêves sont les rêves, ils vous
portent où ils veulent d’un lieu à l’autre,
d’une vie à l’autre, de celle de l’homme
à celle de la bête.
J’étais maintenant au bord d’un marécage
et mon cœur cognait dans ma poitrine.
De longues écharpes de lichens pendaient de troncs blêmes
et pourrissants. Sur l’étendue noirâtre, flottaient
des lambeaux de brume et, par endroits, des bulles montaient des
profondeurs, témoignant d’une présence maléfique
tapie sous la fange.
Les rêves sont les rêves, et dans celui-là,
je ne faisais que voir et entendre. Je n’étais rien
de moins ni de plus qu’une fougère ou un caillou.
Devant moi, se dressaient trois hommes. Deux d’entre eux,
des guerriers aux tuniques de cuir, maintenaient fermement une
toute jeune femme par les bras. Le troisième, enveloppé
du manteau blanc brillant à bordure d’argent des
druides, s’était arrêté aux berges du
marécage et regardait droit devant lui.
Enfin, après un long moment, il se tourna et d’un
geste de sa baguette de bronze fit signe de lâcher la prisonnière.
Celle-ci n’essaya pas de s’enfuir. Bien au contraire,
elle se redressa et je vis le mince torque d’or à
son col, sa tunique mouchetée et ses pieds nus. Elle était
fort belle avec son visage laiteux, ses lèvres de corail
et sa chevelure blonde descendant aux chevilles. Fort belle et
fière.
Ce qui allait suivre serait terrible. Je le savais aussi sûrement
que je répétais mon nom, essayant de conjurer le
sort, mais ici, dans le rêve, je n’étais pas
Eogan, je n’étais rien de plus ni de moins qu’une
fougère ou un caillou. ”
Résumé
Ce
premier volume de la Trilogie Celte commence sous le signe du
feu avec la célébration de Belteine. Le feu sacré
s’allume sur la colline de Tara, le sanctuaire du royaume
de Meath, siège du Haut Roi. Il sera le signal du départ
pour deux jeunes druides : Eogan et Fergus. Chemin d’initiation,
mais aussi quête mystique, les deux héros croiseront
la piste d’un seigneur de la guerre et partiront à
la recherche du glaive de lumière, volé aux druides
de Tara. Un des talismans laissés aux hommes par les Tuatha
de Danann, les dieux de l’Irlande ancienne.
Sanctuaires détruits, batailles, sacrifices rituels, rites
initiatiques, Viviane Moore nous entraîne au cœur d’une
Irlande sauvage et violente, où rêves et réalité
ne font qu’un, où le feu du ciel frappe les assassins,
où les oiseaux, les pierres et les vagues combattent aux
côtés des hommes.
Editions
du Masque
Grand Format
250 pages
14,50 euros
Parution : mars 2003 |
Editions
du Masque
Labyrinthes
286 pages
6,90 euros
Parution 03/2004 |
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