LE
PEUPLE DU VENT
Le
premier tome de la saga de Tancrède le Normand et de Hugues
de Tarse
EXTRAIT
LES PREMIERES LIGNES…
“ Le soleil allait bientôt atteindre
le rebord du monde, abandonnant la lande à la nuit et au
silence. À cette heure, plus personne ne marchait sur le
mauvais chemin reliant Coutances à l’abbaye de Lessay.
Pèlerins et colporteurs savaient les dangers de ces étendues
creusées de mares aussi profondes que des lacs, sillonnées
de pistes qui ne menaient nulle part ailleurs qu’au cœur
de la brume.
Le jeune berger accéléra le pas, distribuant des
coups de bâton à ses moutons. Les bêtes ne
protestèrent pas, elles semblaient aussi pressées
que leur maître de regagner l’enclos. Au loin, apparaissaient
les ailes du moulin de Pirou. Sur la plaine aux reflets violines
les ombres s’allongeaient.
Ici, disaient les vieux, le ciel s’obscurcissait plus vite
qu’ailleurs. La nuit, il n’y avait que la mer pour
rivaliser de noirceur avec la lande.
L’enfant jeta autour de lui un regard affolé. Il
voyait déjà les “goubelins” des récits
de veillées le noyer dans un trou menant tout droit aux
enfers et à ses spectres.
Des sarcelles s’envolèrent, le faisant sursauter.
Il s’immobilisa, le cœur battant, et ne mit pas longtemps
à comprendre ce qui avait délogé les oiseaux.
Le sol tremblait sous ses pieds nus et un sourd grondement emplissait
le ciel. Les moutons se dispersèrent. Les jambes de l’enfant
se dérobèrent sous lui et il tomba à genoux.
Les cavaliers jaillirent de la brume. Vêtus d’amples
manteaux noirs à capuches dont les pans se soulevaient
derrière eux comme des ailes de corbeaux, ils montaient
des destriers scintillants d’argent. Le gamin se couvrit
la tête de ses mains, priant Notre-Dame de la Lande de le
sauver.
Il se sentit soulevé de terre. Une voix caverneuse résonna
à ses oreilles. Il se débattit, ruant des jambes
et des bras puis le monde s’effaça. Il s’était
évanoui.
Il raconta plus tard qu’il avait été enlevé
par des diables aux yeux pâles. Sous leurs manteaux, leurs
corps étaient faits d’écailles d’or
et d’argent. À leurs ceintures étaient passées
d’immenses lames courbes à la garde recouvertes de
pierres sanglantes.
Leurs chevaux ne galopaient pas, ils volaient, indifférents
aux dangers des marais. Ils étaient plus hauts et lourds
que des chênes, plus noirs que la nuit.”
Résumé
Pirou,
château-fort accroché au rivage du duché de
Normandie, n’aurait dû être qu’une brève
étape du périple de Tancrède et de son maître
Hugues de Tarse. Mais en ce mois de septembre 1155, alors qu’un
froid terrible s’abat sur le Cotentin, la Mort s’invite
dans la citadelle. Le haut-mal en est-il seul responsable ? Ou
la passion secrète de Bjorn, le pêcheur, pour la
maîtresse des lieux ? Ou ce cavalier noir qui rôde
sur les grèves ?
Pris dans les remous des passions, des haines et de la peur qui
règnent dans la forteresse, Tancrède découvrira-t-il
le secret de ses origines ? Verra-t-il se réaliser la prophétie
de l’inquiétant moine rencontré sur la lande
de Lessay : “Vous irez loin, fort loin, messire Tancrède.
Par terre et par mer, vers des pays où l’on parle
d’autres langues que la nôtre, où l’or
et l’argent tapissent les murs, où les femmes sont
si belles qu’on les enferme, vous serez prince parmi les
princes, et mendiant aussi…”
10/18
Grands Détectives
288 pages
7,30
euros
Parution : mars 2006
Le
Peuple du Vent a également été
traduit en polonais : |
Rééditon
des 3 premiers tomes
Editions
10/18
ISBN : 978-2-264-06219-2
928 pages
14,90 euros
Parution
: novembre 2013
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